Origines - La généalogie s'invite à la télévision


Depuis 3 semaines, je m'interrogeais sur le fait d'écrire, ou pas, un article à la suite de la première diffusion de la série Origines, celle dont tout le monde parle dans le petit monde de la généalogie.

Hier encore, la tendance était à la non écriture. Puis j'ai lu ce matin l'article rédigé par Brigitte, et je me suis dit que je n'allais pas squatter ses commentaires et écrire un article qui se fera sous forme de réponse.

J'attendais avec impatience le visionnage de cette série (je suis également un bon consommateur de séries, principalement américaines), même si l'article de Sophie me laissait craindre quelques points rédhibitoires pour moi.

Je suis d'accord avec Brigitte, les scénaristes se sont appuyés sur le duo improbable entre le flic classique, qui possède des petits travers, et le "consultant", qui sort souvent des sentiers battus.
La comparaison avec Temperance Brennan, la fameuse "Bones" qui fait parler les cadavres dans la série éponyme est pour moi la meilleure. Le credo de Bones est la vérité avant tout. Il semble qu'il en soit de même pour Margot Laurent, quitte à annoncer des nouvelles que le commun des mortels, avec un peu de bon sens et d'humanité, ne prononcerait pas.
Sur ce plan, l'excuse de Bones est sa difficulté à l'empathie et à nouer des liens sociaux (que certains attribuent à un syndrome d'Asperger, jamais confirmé par les scénaristes).
Et c'est là que le bât blesse, Margot Laurent n'a pas de contrepoids dans la série. Le capitaine Du Plessis n'est pas Seeley Booth. Prêt à rattraper le coup quand le besoin se fait sentir. On sent qu'il y a la volonté, mais pour l'instant, elle n'est pas mise en oeuvre. Attendons la suite.

Sur le plan purement généalogique, la lecture de l'article de Sophie m'avait laissé craindre une généalogiste rivée devant son écran et Généalogie.com, mais non, heureusement, elle parcourt les archives avec délectation.
A ce propos, j'ai déjà un faible pour la soeur Astrid, personnage qui mérite d'être développé. Elle pourrait justement devenir le pendant technologique qui manque à Margot. Et solliciter l'entraide généalogique pour accompagner Margot dans ses recherches (une homologue d'Angela dans Bones ?)

Pour ma part, j'ai du mal à imaginer Margot comme généalogiste professionnelle ou successorale. En tout cas, ce n'est absolument pas l'idée que je m'en fais. Je laisse aux représentants de ces deux professions le soin de s'exprimer.
Elle est décrite par le commissaire comme une paléologue et je pense qu'il s'agit de sa formation de base. Est ce sa production littéraire qui est sa principale source de revenu ? Cela expliquerait sa réponse au commissaire Du Plessis quand celui-ci l'a décrit comme une généalogiste venant chercher sa commission sur un gros héritage (ce qui n'a rien de choquant au passage).
Et que, comme beaucoup, elle s'adonne à la généalogie à titre purement personnel. Avec comme moteur, dans son cas, sa recherche pour trouver ses parents naturels.


Pour ce qui est de la construction des scénarios, je n'ai pas grand chose à redire. Le scénario du premier épisode était cousu de fil blanc, et j'avais la conclusion au bout de 5 minutes. Celui du second était plus construit.
Les personnages sont sympathiques et l'on y trouve tous les codes (certains diront les clichés) des séries. Le commissaire qui en pince pour sa consultante. La jeune lieutenant de police qui se cherche, le capitaine qui arrive de Paris (toujours vu comme une punition par les scénaristes au passage), le personnage principale, souvent seule face à son drame (rebelote avec Patrick Jane et son Red John)...
Ce type de série a toujours un fil rouge à travers les saisons. La plupart du temps, c'est une idylle à venir entre les deux héros.

Je termine juste en remerciant Brigitte de m'avoir ouvert les yeux sur un point que je n'avais pas noté, et que ne verront pas probablement les milliers de téléspectateurs: le choix du département pour la série. Ont ils hésité entre le Calvados et la Charente ?
Car il est effectivement assez troublant de voir que parmi notre centaine de départements français, ce soit la Charente, l'un des deux départements fâchés avec les généalogistes qui a été retenu.
Choix volontaire, acte manqué ? A l'heure de la psychogénéalogie, voila une question intéressante.


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